De scandales en découvertes : les nouveautés estivales du Musée d’histoire de Sherbrooke

Événements tragiques, histoires choquantes, évolution des mœurs, ragots quotidiens et autres idées préconçues : la nouvelle exposition Scandales et préjugés du Musée d’histoire de Sherbrooke (Mhist) s’avère particulièrement divertissante et surprenante, mais aussi propice à la réflexion. Pour vous donner le goût de la visiter à partir du 26 mai 2021, nous sommes allés y faire un tour avant son ouverture en compagnie de Marie-Ève Gingras, coordonnatrice à la diffusion au Mhist. On en a aussi profité pour parler avec elle des nouveaux circuits balados offerts par le musée depuis le 20 mai.

Façade du Musée d'histoire de Sherbrooke
Musée d’histoire de Sherbrooke (photo par Marianne Verville)

Des scandales sur toutes les tribunes

La préparation de l’exposition Scandales et préjugés avait commencé avant 2020 : pandémie oblige, elle s’est plutôt poursuivie dans les derniers mois. Le sujet de l’exposition est venu à Marie-Ève et son équipe à la suite de recherches concernant l’ancienne prison Winter, dans le Vieux-Nord de Sherbrooke. Qui dit crimes et transgressions sociales dit souvent scandales, mais aussi préjugés envers les personnes démunies ou vivant des difficultés… et beaucoup envers les femmes! Scandales et préjugés permet d’explorer la vie quotidienne dans les Cantons-de-l’Est sous un angle assez inédit, mais qui fait naturellement écho aux événements qui bouleversent aujourd’hui notre société.

Pour que quelque chose fasse scandale, « il faut que ça soit sur la place publique et que ça soit d’actualité », précise Marie-Ève Gingras. Les médias ont donc un grand rôle à jouer dans l’émergence d’un scandale et le maintien de l’ordre établi. Le Mhist a pu compter sur les vastes archives de la Société d’histoire de Sherbrooke pour bâtir cette exposition, qui comprend plusieurs extraits de journaux de la région comme La Tribune, Le Progrès de l’Est et le Sherbrooke Daily Record.

Les récits, photos et coupures de presse nous plongent dans divers sujets de société : la vie familiale, la criminalité, les transports, l’habillement, la musique, la santé et bien d’autres. Une sélection d’objets témoignant des pratiques et mœurs de l’époque a aussi été prêtée par le Musée Beaulne de Coaticook, une autre étape du Chemin des Cantons, pour compléter l’exposition.

Un panneau de l’exposition Scandales et préjugés représentant bien les règles de bienséance prônées socialement dans la première partie du 20e siècle, mais aussi l’évolution des moeurs (photo fournie)

Parler de scandale sans être scandaleux

L’équipe du Mhist a travaillé fort pour monter une exposition vivante avec un propos actuel sans pour autant aller dans le sensationnalisme. Chaque élément est vraiment mis en contexte par rapport aux valeurs, aux lois et aux normes de l’époque. Marie-Ève Gingras ajoute que « c’est une exposition où les gens réfléchissent sans être trop intellectuelle, c’est une exposition « fun » et dynamique ».

L’exposition Scandales et préjugés est vraiment fascinante parce qu’elle fait réaliser à quel point les mentalités ont évolué en presque 150 ans alors que, paradoxalement, certains événements scandaleux du passé résonnent encore avec la réalité d’aujourd’hui. L’exposition invite d’ailleurs à se positionner par rapport à ce qui fait scandale ou non aujourd’hui et à voir « si notre pensée critique collective a évolué », souligne Marie-Ève Gingras. Si vous y allez en famille, avec vos ados ou préados, attendez-vous à avoir des discussions étonnantes avec eux!

Le passé de Sherbrooke à pied et dans vos oreilles

En plus de sa nouvelle exposition, le Mhist a lancé récemment trois nouveaux circuits pédestres avec des capsules audio, regroupés dans le réseau L’histoire à ciel ouvert sur l’application BaladoDécouverte. Les Belles du Nord met de l’avant le patrimoine bâti et la richesse architecturale du vieux Sherbrooke. On y suit Mme Gaston Bourque qui, en 1931, cherche une nouvelle maison dans le Vieux-Nord pour elle et son mari. Histoire et découverte | Le Plateau Marquette permet d’en apprendre plus sur divers lieux et bâtiments majeurs du secteur, dont la première gare du CP, les usines Kayser et Paton, des institutions d’enseignement et des églises. Enfin, le circuit D’un barrage à l’autre présente l’évolution industrielle de Sherbrooke par le biais des différents barrages, anciens et actuels, qui parsèment la rivière Magog depuis plus de 200 ans.

Marie-Ève Gingras, qui était aussi chargée de projet pour ces balados, rappelle l’importance pour le musée sherbrookois de proposer des activités gratuites et extérieures qui permettent de découvrir la ville et son patrimoine. « Ces circuits complètent le portfolio des autres activités de diffusion du Mhist », conclut-elle, en plus d’offrir une manière différente de parcourir une partie du Chemin des Cantons.

L'histoire à ciel ouvert, réseau de circuit de balados
L’histoire à ciel ouvert regroupe les trois nouveaux balados du MHIST (photo fournie)

Au moment d’écrire ces lignes, les Cantons-de-l’Est sont toujours en zone rouge (alerte maximale) par rapport à la pandémie de COVID-19. Bonne nouvelle : l’ouverture des musées est maintenue! Les visites d’expositions et les parcours extérieurs sont permis avec une distanciation de 2 mètres entre les personnes d’adresses différentes et dans le respect des normes sanitaires : port du masque à l’intérieur, désinfection des mains, etc.

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