Le Vieux-Nord – Sherbrooke, le chemin des Cantons en quatre étapes

 Par Louise Gauvin du bureau d’information touristique de Sherbrooke

Intersection des rues Dufferin et Bank (Pont Gilbert-Hyatt)
ARCHITECTURE
Les belles du Vieux-Nord offrent au promeneur à la fois une grande homogénéité architecturale, car elles s’inscrivent dans un nombre limité de styles, et une grande variété, car presque chaque maison traduit son style avec une nuance ou une originalité de détail. Avec les influences américaines et anglaises et aucune présence des styles canadiens, l’architecture de Sherbrooke antérieure à 1920 présente un visage très différent de ce qu’on peut observer dans d’autres villes du Québec.
Un très grand nombre de maisons présentent encore des façades d’origine, ce qui fait de ce quartier un arrondissement architectural unique. La maison sherbrookoise est la plupart du temps isolée, séparée des voisines par des allées ombragées, des jardins à l’anglaise, des murets en pierres sèches, et peut donc être appréciée de plusieurs angles. Environ 70 % des résidences du secteur du Vieux-Nord ont été construites entre 1870 et 1910. C’est ici que vivait la bourgeoisie sherbrookoise. Voici quelques styles architecturaux que l’on peut apprécier dans le Vieux Sherbrooke : vernaculaire américain, Cottage Regency, néo- gothique, Renaissance italienne, Châteauesque, Queen Anne, Renouveau classique, Néo-Tudor et Second Empire, pour en nommer quelques-uns. Selon un relevé récent (*), on dénombre 105 bâtiments résidentiels d’intérêt patrimonial, 2 culturel, 11 institutionnel et 9 religieux dans la section de la ville identifiée comme étant située le Vieux-Nord. (1*)

ATTRAITS ET ATTRACTIONS
Musée des beaux-arts de Sherbrooke 241, rue Dufferin
(*1877) Renseignements: 819 821-2115, www.mbas.qc.ca
Situé au coeur du centre-ville dans un magnifique édifice historique, loge dans l’ancien édifice de la Eastern Townships Bank, créée en 1859 sous la direction du colonel Benjamin Pomroy, fut la première institution financière à être mise sur pied dans le sud-est du Québec.
Société d’histoire de Sherbrooke (*1885) 275, rue Dufferin, 819 821-5406 www.histoiresherbrooke.org
 
La Société d’histoire de Sherbrooke a été fondée le 2 mars 1927, sous le nom de la Société d’histoire des Cantons-de-l’Est, considérée aujourd’hui comme la Société d’histoire la plus importante de la région et l’une des plus grandes Société d’histoire au Québec. L’édifice, qui appartient à la Ville de Sherbrooke, a été construit en 1885. La Société d’histoire de Sherbrooke est logée dans l’ancien édifice historique du Bureau de poste et de douanes de Sherbrooke, qui fût aussi l’ancienne bibliothèque municipale. Détail du clocher avec horloge. Le tout est surmonté d’une balustrade de fer.

Sur le coin de la rue Montréal, on retrouve la Plymouth Trinity Church, la plus ancienne église de la ville (*1851) classée monument historique en 1989 et juste en face de l’Église St-Peter’s (*1900) reconnue pour les richesses de ses boiseries et son acoustique.

Ancienne synagogue juive, 531 rue de Montréal (1907 à 1983) L’ancienne synagogue Synagogue Agudath Achim rappelle l’existence à Sherbrooke entre 1890 et 1940 d’une communauté juive restreinte, mais active dans le commerce de la rue Wellington.
 

Parc James-Simpson-Mitchell rappelle le souvenir de James Simpson Mitchell (1852-1920), quincaillier qui possédait une propriété, maintenant démolie, en face du parc. Le terrain du parc avait été acheté par son épouse, Isabelle McKechnie, qui y fit édifier la vasque de granite en 1926 en l’honneur de son mari, une fontaine sculptée par Georges William Hill. La forme du parc rappelle la tradition des ‘’commons américains’’.

Voir rues Dufferin, Cresse, Prospect : Maison Morey, 428 Dufferin, construite en 1873 par Thomas S. Morey. Maison Ritchie, 446 Dufferin construite ± 1850. Maison Edward Pellew Felton 550 Dufferin, construite en pour en nommer quelques-unes. La maison Beckett, 576 Prospect, construite en 1872 par Mr Henry Robert Beckett propriétaire de la briquèterie qui se situait entre les rues Prospect et Queen Victoria aujourd’hui.
Maison Gavin-Bowen sur Prospect (*1835), autrefois Melbourne Road. Edward Gavin commença par louer le terrain à W.B. Felton en 1835. Il y construisit une maison et en 1838, il achète le terrain et les bâtisses à la veuve Felton. La maison a aussi appartenu à George Frederick Bowen, 1er maire de Sherbrooke en 1852-1853.
Boulevard Queen-Victoria et le Champs-de-Mars (coin Élizabeth) Maison Sanborn (*1863) de style néogothique se dresse devant le parc du Champs-de-Mars, lieu où se tenaient des parties de cricket, des rassemblements militaires et défilés de fanfare.
Résidence Craig, 975 rue du Dominion (*1902) de style Queen-Ann, à remarquer la tourelle octogonale.
La Maison Wilson, 1073, rue du Dominion, (*1903) angle rue du Québec.
Dessinée par l’architecte C.E. White, remporte le prix national de la maison du XXe siècle, dans le cadre de la série « Portes ouvertes; Maison Passion » présentée au canal Historia. Les propriétaires du lieu, qui habitent la maison depuis juillet 1999, voient à l’entretien et à la préservation de cette magnifique demeure de style néo-Tudor. La maison donne sur un vaste terrain à l’angle des rues du Dominion et du Québec; le revêtement est de brique ceint par un colombage de bois et de stuc. La maison de 12 pièces s’ouvre sur un hall d’entrée doté d’un majestueux escalier; on y retrouve quatre foyers et y dénombre 90 ouvertures fenêtrées.

Rue du Québec
Une équipe de tournage a capté des prises extérieures sur cette rue aux résidences cossues, pour le film « In love and War » tramé sur la vie de l’écrivain Ernest Hemingway. La scène présentait Ernest Hemingway au moment où il quittait son patelin pour aller rejoindre ses compatriotes sous les drapeaux, pendant la 2e guerre mondiale.
 

Domaine Howard 1300, boulevard de Portland. Architecture des pavillons (*1920-1923) Site patrimonial. Si à Sherbrooke, il existe un oasis, en plein coeur de la ville, c’est bien au Domaine Howard que nous saurions le retrouver. Sans contredit, le joyau architectural de Sherbrooke. Bien campées dans leur époque, les magnifiques demeures témoignent d’un éclectisme de bon aloi, utilisant la noblesse de la pierre comme revêtement. L’ensemble immobilier s’est toutefois inspiré des influences anglaises, tenant du monumental, populaire en ce début du 20e siècle. Les dimensions imposantes, les multiples foyers ainsi que l’élégance de la finition intérieure caractérisent ce type d’habitation. Dans le parc, on retrouve un étang, des bâtiments historiques de style anglo-normand et de nombreuses platebandes fleuries et le jardin municipal.
 
Maison Jacob-Nicol, 185 rue de Vimy (*1926). Jacob Nicol, politicien, avocat, entrepreneur, directeur de banque, fondateur de La Tribune de Sherbrooke, du Soleil de Québec et du Nouvelliste de Trois-Rivières, décide de s’établir dans les beaux quartiers du nord de la ville, non loin de son fidèle ami, le sénateur Howard. Il fait appel à l’architecte de renom Louis-Napoléon Audet. Elle se dresse sur trois étages une magnifique propriété de style néo-Tudor, reconnaissable par ses fenêtres en baie, arquées et en caisson, ses pignons en gradins ou à pinacle, ses hautes cheminées et ses nombreuses briques rouges. Cette maison a vu passer entre ses murs Maurice Duplessis, Jean Lesage, Louis S. St-Laurent et bien d’autres personnalités, ainsi qu’en atteste le registre de M. Nicol.
 
Manège militaire des Fusiliers de Sherbrooke, 64 rue Belvédère Sud (*1909)
Le Manège militaire est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu. Le Manège militaire est un très bon exemple de l’expression typique des manèges militaires dessinés par T.W. Fuller. Les Fusiliers de Sherbrooke, fondé le 1er avril 1910 sous le nom de «54e Régiment, Carabiniers de Sherbrooke». Même si la ville possédait déjà une forte et longue tradition militaire, le 54e Régiment fut la première unité francophone de la région à y voir le jour.

GÉNÉALOGIE – Centres d’archives
Société de généalogie des Cantons-de-l’Est,
275, rue Dufferin 819 821-5414, www.genealogie.org/club/sgce
Archives nationales du Québec, Centre de l’Estrie
225, rue Frontenac, bureau 401
819 820-3010, www.anq.gouv.qc.ca
Service d’archives privées agréé de la Société d’histoire de Sherbrooke
275, rue Dufferin / 275 Dufferin Street
819 821-5406, www.histoiresherbrooke.com
1 (*) Source : Synthèse historique de l’occupation du territoire actuel de la ville de Sherbrooke et recensement des éléments patrimoniaux, Société d’histoire de Sherbrooke, octobre 2010.

PÔLE DU LAC-DES-NATIONS
Marché de la Gare de Sherbrooke, 710, place de la Gare
La gare du CP, citée monument historique en 2005, construite de 1909 à 1910 et agrandie à plusieurs reprises par la suite une ville dont la croissance est marquée par le chemin de fer. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, Sherbrooke devient le noeud d’un réseau de lignes ferroviaires qui connecte la région des Cantons-de-l’Est aux grands centres nord-américains. Dans le cadre du projet de réaménagement urbain, d’importants travaux de restauration et de rénovation sont effectués en 2006 et 2007. L’édifice est converti en marché public
 

Promenade du Lac-des-Nations. Un sentier multifonctionnel de 3,5 km pour les adeptes de la marche, du patin à roues alignées et du vélo. À quelques pas de la promenade, découvrez le marché de la gare qui abrite des commerces d’alimentation spécialisés et un marché public extérieur pendant la période estivale
 
Gorge de la Magog
1,5 km de sentiers et de passerelles offrant de magnifiques points de vue de la gorge de la rivière Magog et reliant la promenade du Lac-des-Nations au centre-ville.
 
Centrale Frontenac (*1888)
Accès rue Frontenac
Renseignements: 819 821-5757 ou hors saison 819 821-5406, http://www.histoiresherbrooke.org/
La centrale Frontenac fut la première centrale électrique permanente sur la rivière Magog à Sherbrooke. C’est le plus ancien site hydroélectrique encore en exploitation dans tout le Québec.

PERCÉES VISUELLES De l’intersection King Ouest et Belvédère Sud, point de vue en direction ouest, sur le lac des Nations, particulièrement intéressant à la tombée du jour. L’éclairage nocturne du pont Montcalm se reflète sur les eaux calmes de la rivière Magog. D’ailleurs, les 4 sites mentionnés ci-haut, offrent des perspectives paysagères qui font la richesse du milieu.

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