On lève le petit doigt sur le Chemin des Cantons : petite histoire d’une tradition iconique

La route des thés à l’anglaise du Chemin des Cantons est vraiment un incontournable pour s’imprégner de l’héritage britannique de la région… et pour satisfaire ses pulsions gourmandes! Inévitablement, lorsqu’on pense au thé à l’anglaise, on pense au petit doigt levé en buvant. D’où vient cette tradition et pourquoi la perpétuer? Et est-ce prétentieux ou élégant de lever le petit doigt? Voyons ensemble ce qu’il en est.
Les origines

De façon générale, on considère que la tradition de lever le petit doigt viendrait du Moyen Âge. À l’époque, les ustensiles n’existaient pas, donc tout le monde mangeait avec ses doigts dans des plats et gobelets communs. Le sel et les épices étaient alors des produits de luxe, souvent venus d’Orient. Seuls les plus fortunés pouvaient en avoir sur leur table. Garder un ou deux doigts au sec permettait de se servir en épices sans y mettre du gras, et surtout essayer de saupoudrer quelque chose avec les doigts collants, ce n’est pas très efficace! Cette bonne manière est demeurée dans les esprits lorsque les couteaux et les fourchettes se sont répandus, tout comme l’habitude de boire du thé.

Bien qu’on associe le thé aux Anglais, ceux-ci l’ont adopté bien plus tard que plusieurs pays européens. Il a fallu attendre le 17esiècle avec le règne de Charles II et de son épouse, la princesse portugaise Catherine de Bragance, une fervente du thé à toutes heures de la journée et en bonne compagnie, pour que la boisson devienne excessivement populaire dans toutes les couches de la société britannique. Il est donc tout naturel que cette tradition ait traversé l’océan avec l’installation des colons anglais en Amérique du Nord, puis dans les Cantons-de-l’Est.
Et aujourd’hui?
Le thé à l’anglaise étant bu dans de jolies petites tasses en porcelaine, assez évasées et à l’anse réduite, il demeure pratique de lever le petit doigt. Le pouce, l’index et le majeur tiennent l’anse tandis que l’annulaire sert d’appui contre la tasse : il ne reste plus de place pour l’auriculaire, qui se retrouve dans les airs. Pour faire preuve d’encore plus de bonnes manières, il est recommandé de soulever la soucoupe avec l’autre main et de la placer à distance raisonnable sous la tasse afin d’éviter de faire des dégâts sur soi ou sur la nappe en buvant.
Si, pour certains, lever le petit doigt est prétentieux ou snob, il est pour d’autres signe d’élégance et de savoir-vivre. L’étiquette veut que si la personne qui vous invite à prendre le thé à l’anglaise lève le petit doigt, vous pouvez le faire aussi, même si ce n’est pas obligatoire. Dans tous les cas, si vous levez le petit doigt en l’air, faites attention à ne pas le lever trop haut : vous pourriez avoir l’air de vous moquer du geste.
Sur le Chemin des Cantons, c’est avec respect pour la tradition qu’on lève le petit doigt. Plusieurs lieux d’exception vous permettent de découvrir les plaisirs du thé à l’anglaise, souvent accompagné de sandwichs au concombre, de scones avec confiture et crème Devonshire, de pâtisseries, de gâteaux ou d’autres petits délices pour les papilles. Si votre estomac gargouille déjà, rendez-vous au Musée Beaulne à Coaticook, au Musée Colby-Curtis de Stanstead, au Salon de thé Scott à Scotstown (sur réservation seulement) et au Centre culturel et du patrimoine Uplands à Sherbrooke. Profitez-en pour visiter leurs expositions ou vous imprégner de l’atmosphère champêtre de ces remarquables bâtiments historiques. Vous pouvez aussi partager votre expérience sur la route des thés à l’anglaise en vous prenant en photo avec votre tasse et votre petit doigt levé, puis en la publiant sur les réseaux sociaux avec le mot-clic #onlevelepetitdoigt (ou #pinkyout en anglais). Propagez la tradition et le bonheur du thé avec le petit doigt levé autour de vous!

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